Je suis dominant.

Non, je ne suis pas milliardaire à la tête de quelque colossal groupe financier pilotant son propre hélicoptère privé ; je n'ai même pas l'usage d'une voiture.

Non, je ne suis pas traumatisé par une enfance délétère, à la recherche de quelque belle âme décidée à me « sauver » malgré moi ; sadique et pervers sont des compliments dans la bouche de ceux qui savent m'aimer.

Non, c'est à contrecœur que j'en viens à chercher l'âme sœur sur les sites prétendument spécialisés en pareilles paraphilies ; je les considère glauques et criards, juste bon à véhiculer les pires clichés dont se repaissent nos imaginaires collectifs en mal de sensation, repères pour les prédateurs abjects qui se servent de cet univers pour se repaître de ces victimes inconscientes que notre bien-pensance sociétale ostracise tant et si bien qu'elles en viennent à se précipiter dans leurs rets persuadées de ne pas mériter mieux.

Oui j'aime les phrases pleines de mots, et les mots pleins de lettres.

Maintenant si je dois prendre du recul sur mon récent passé, je dois admettre que, peut-être, mes précédentes relations D/s ont-elles été de nécessaires expérimentations.

Certes il serait prétentieux de m'attribuer une expertise que je n'ai pas : l'une cachant notre relation à sa famille, l'autre prise par des études soutenues, nos quelques occasions de nous voir nous contraignirent à bien souvent ne devoir jamais nous contenter que d'ébauches des pratiques éveillant nos intérêts.

Cependant il serait également injuste d'ignorer l'entièreté de nos investissements et la force des liens ainsi construits ; rarement aurai-je autant aimé que celles s'abandonnant sous mes mains.

Certains ici savent déjà que la douleur ne peut être dénuée de bienfaits, et bien cette vérité s'étend à celle du cœur. À l'aune de celle-ci, j’affermis ma volonté de trouver celle qui saura être mienne, mais également en voulant prendre plus du temps pour jauger de la nature de l'investissement d'icelle avant de m'engager par quelque serment, ou de m'autoriser quelque sentiment, à son endroit…

En effet, j'ai utilisé les mots « aimer » et « sentiment ». Car pareil attachement n'est pas exempt d'amour, bien au contraire ; jamais n'aurai-je autant été épris que de celles qui furent miennes. Alors si je ne prétends pas que les choses prendront même tournure au cours de la prochaine relation que je veux construire, je considérerai toujours cela comme une évolution heureuse et bienvenue.

Comme je le disais, je n'ai pas la prétention d'être un expert ; j'ai encore beaucoup à apprendre, et ce qui me plaît justement est de voir ma possession la plus précieuse progresser avec moi, pour moi. Aussi ma préférence continuera-t-elle d'aller vers des femmes plus jeunes et moins expérimentées. Cependant, au regard du risque que je sais prendre avec pareil choix, et que j'ai vécu en voyant mes précédentes compagnes tant évoluer que la séparation était devenue inéluctable, je ne fermerai pas ma porte à unetelle plus aguerrie qui saurait éveiller mon intérêt.

Le-dit intérêt étant suscité par les personnes douées d'une véritable personnalité, d'esprit, d'humour, d'attention, de dévouement, d'empathie, de patience, de créativité, de caractère, de respect, de tendresse… Se plier à toutes mes envies ne me satisfait qu'un temps ; je veux également quelqu'un avec qui partager ma vie. Que ce soit mes loisirs, mes projets, mes soucis, mes idéaux, mes conversations, mes amitiés…

J'estime qu'évoquer ceux-ci plus en détail fera l'objet d'une première conversation, étant donné que la façon dont j'affiche ma couleur sans ambages a déjà accompli un efficace travail d'écrémage. Je précise à ce titre que je ne veux pas m'éterniser dans des échanges interminables : je privilégie une conversation en tête à tête – dans un lieu public, cela va sans dire – à toute multitude de photographies.

Si vous êtes encore en train de me lire, n'hésitez pas à m'écrire ; je ne mords pas sans consentement.